histo fevrier45

CAMP du SET en Autriche

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Semaine 1 : les punaises

 

Lundi 29/01/1945

A partir d’aujourd’hui, il y a ce soir lundi et jeudi un cours de dessin d’art. Cela est intéressant mais il y a eu 2 pannes d’électricité.

Mardi 30/01/1945

Nous continuons la décoration de la chambre.

Mercredi 31/01/1945

Ce soir, le chef Drapié reprend la série de conférences en faisant la bataille navale.

Jeudi 01/02/1945

Alerte de 12h00 à 14h00. Ce soir cours de dessin. Nous sommes 5 à en faire à Jean Bart.

Vendredi 02/02/1945

Ce matin, je me suis couché à 4 heures du matin pour finir la décoration car samedi matin le commissaire Gynisty vient faire une inspection.

Samedi 03/02/1945

Le chef du camp est venu ce matin pour inspecter le camp Lyautey. Il a trouvé notre chambre la mieux du camp. Nous sommes sortis à 2 heures et j’ai continué le cahier d’équipe. Le soir, nous avons été au Stam avec Paul.

Dimanche 04/02/1945

Je me lève à 7 heures car les punaises me dévorent complètement. Nous allons sur la tombe de Waluga que nous nettoyons avec nos mains. Je m’engueule avec le chef Drapie au sujet du panneau de corvées. Puis, nous allons au cinéma allemand voir « ich bauche … » « J’ai besoin de toi ».

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Semaine 2 : retour des camarades employés aux fortifications

 

Lundi 05/02/1945

Voici 8 mois aujourd’hui que nous sommes restés au SET. Beaucoup de choses se sont passés dans ces 8 mois. Qu’est devenu Lyon ? Je n’ai toujours pas reçu de messages. C’est la première fois que je sors à 2 heures un jour de semaine. Peut-être est ce parce que le 5 est un jour favorable pour moi d’après une dame de Lunaparc à Paris !!!

Mardi 06/02/1945

Le chef Fosse va aller demain aux fortifications chercher 40 travailleurs qui reviennent au camp. Il n’y en a malheureusement que 3 du camp Liautey.

Mercredi 07/02/1945

Aujourd’hui, il y a eu une alerte qui a duré 4 heures. Viennes a été bombardé. Le chef Drapie a été à Viener, il a ramené des journaux français.

Jeudi 08/02/1945

Alarme de 12h00 à 14h30. Le chef d’équipe est à la Kramkech… Nous sommes sortis à 5 heures. Le chef Fosse n’est pas encore allé aux fortifications. Nous avons fait un paquet pour Dumilly.

Vendredi 09/02/1945

Suchet s’est évanoui ce matin à l’usine. Il va être conduit à l’infirmerie du Lager. Nous avons touché, ce soir, la boule d’1 kg.

Samedi 10/02/1945

Nous avons travaillé jusqu’à 2 heures seulement. Le chef Boulin est revenu momentanément des fortifications aujourd’hui. Suchet est sorti de l’infirmerie ce soir. Nous avons chacun été chercher un seau de charbon dans la neige.

Dimanche 11/02/1945

Nous avons touché le beurre pour 3 jours ce matin. Nous avons été au cinéma allemand pour voir « … » « Le chemin sous la chance ».

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Semaine 3 : encore des bombardements

 

Lundi 12/02/1945

Plusieurs gars des fortifications sont rentrés ce matin. Il ne reste là-bas que 6 français. Tous ceux qui reviennent sont gros et ramènent du ravitaillement.

Mardi 13/02/1945

Aujourd’hui, il y a eu 1 alarme. Les avions se sont télescopés. On voyait de grandes lueurs très lointaines car on n’entendait aucun bruit. J’ai enfin reçu le premier message de Lyon. Je vais le renvoyer tout de suite

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Mercredi 14/02/1945

Une alarme de 2h30. Des bombes sont soit disant tombées à Bendorf.

Jeudi 15/02/1945

Alerte de 12h00 à 14h30 sur la ville Vienner Meustadt. Nous sommes resté à l’usine jusqu’à 7 heures parce que nous étions partis 5 minutes en avance à midi.

Vendredi 16/02/1945

Aujourd’hui, pas d’alerte. Une partie de l’usine de …On est sorti à 2 heures. On ne nous a pas encore payé.

Samedi 17/02/1945

Alarme de 12h30 à 14h30. Nous sommes sortis à 2 heures. Le soir : le stagiaire est venu visiter l’équipe Jean Bart avec le chef Fosse. Nous avons été cherché des pommes de terre au silos en passant par le trou du grillage et en rampant dans la boue. J’ai pu ramener 15 kg pour moi et dimanche, nous ferons une bonne purée.

Dimanche 18/02/1945

Alarme de 12 heures à 14 h00 . Il est tombé de la neige. Nous faisons cuire la purée pour ce soir.

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Semaine 4 : sans électricité l'usine s'arrête...

 

Lundi 19/02/1945

Alarme de 11h30 à 14h00. Les bombardiers ont touché la centrale qui alimente l’usine et il n’y a pas de courant de toute la soirée.

Mardi 20/02/1945

Ce matin, nous reprenons le travail car la lumière électrique est revenue dans la nuit. Mais, la force motrice n’est pas là et à 7 heures on nous renvoie dans nos baraques. Nous passons bien tranquillement la journée coupée cependant par une alerte de 2 heures.

Mercredi 21/02/1945

Ce matin, nous ne nous donnons pas la peine d’aller à l’usine. Mais un des lesmeister passe dans les chambres. Nous nous rendons à l’usine mais le courant étant trop faible, nous repartons dans les baraques. Alerte de 12h00 à 14h15. Il n’y a pas de lumière jusqu’à 9 h00. L’équipe de nuit travaille.

Jeudi 22/02/1945

Nous reprenons le travail ce matin. Et, par un fait exprès, il n’y a pas d’alerte. Nous sortons à 5 heures.

Vendredi 23/02/1945

Alerte de 1h30 à 14h00. Après l’alerte, il n’y a plus de courant. Et nous sortons à 5 heures. L’équipe de nuit ne travaille pas.

Samedi 24/02/1945

Ce matin, nous embauchons à 6 heures mais, après ½ heure de travail, le courant étant trop faible, nous retournons à nos baraques. J’ai donné 75 marks à Guillaume pour qu’il achète 3 kg de pain. On nous a apporté les photos de l’équipe.

Dimanche 25/02/1945

Pendant l’alerte d’aujourd’hui une forteresse volante américaine est tombée à 6 km d’ici. Avec 2 camarades, nous sommes restés à la baraque pendant le violent tir de DCA qui a abattu l’avion. Nous n’avons pas eu le temps d’aller dans l’abri aux valises. La troupe Liautey a été jouer le Barbier de Séville à Berndorf. Le soir, il y a eu une réunion de tout le camp entier.

Mars 1945

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