CAMP du SET en Autriche

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Semaine 1 : bombardements sur l'usine

 

bombardement

Lundi 02/10/1944

On a installé les poëles. Nous allons pouvoir nous réchauffer.

Mardi 03/10/1944

Nous avons essayé de faire du feu dans le poele aujourd’hui. Il ne marche pas bien et la température ne monte pas. Nous allons avoir la visite du chef qui va venir nous parler de l’arrestation du chef de camp. Il ne me reste déjà plus d’argent et nous ne sommes que le 3 !

Mercredi 04/10/1944

Paul et Félix m’ont rendu le pain qu’ils m’avaient emprunté il y a quelques jours. La conférence n’a pas eu lieudans notre … car il n’y avait que les instituteurs.

Jeudi 05/10/1944

Voici déjà 4 mois que nous sommes entré au SET. Il y a eu une nouvelle fouille. On a trouvé un poste à galène et des paquets de cigarettes.

Vendredi 06/10/1944

Il y a eu une soirée cinématographique française. Après les actualités françaises datant de 1943, il ont passé la neuvième symphonie de Bethoven. Le film était pas mal, nous avons passé une agréable soirée

Samedi 07/10/1944

Alerte à 12h30. Il y a eu plusieurs vagues de bombardiers sur toute la région. A la fin de l’alerte alors que nous croyons tout terminé la DCA qui est à coté du camp s’est mis violemment à tirer sur un bombardier et un chasseur venant de Hongrie qui ont bombarder Badvoslau. Nous avons été assisterà 20 heures à la soirée … qui a été donné par les Diables Bleus. Nous nous sommes bien distraits. Il y a eu dans l’après-midi un léger tremblement du sol qui a été produit par l’usine qui a sauté.

Dimanche 08/10/1944

Nous avons travaillé aux écussons tout l’après-midi. Le soir, soirée d’équipe. Nous avons convenu de lire le siège de Paris puis, nous avons fait une causerie sur le marché noir.

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Semaine 2 : mort d'un camarade

Lundi 09/10/1944

Aujourd’hui un incident assez regrettable s’est produit : nous nous sommes tous révolté contre notre chef d’équipe au sujet des corvées qu’il distribuait généreusement pour un rien. Le chef Fosse s’est rendu ce soir à la chambre pour éclaircir cette affaire. J’ai eu 2 mois de corvées supprimés par le chef pour la tenue du cahier d’équipe.

Mardi 10/10/1944

L’affaire de notre chef d’équipe étant éclaircie, le chef Fosse est revenu ce soir. Nous semblons nous accorder à nouveau comme par le passé.

Mercredi 11/10/1944

Ce matin, il y a eu alerte et bombardement de notre région. Toutes les bombes sont tombées dans la montagne. Un de nos camarades de l’équipe a été tué. Il s’agit de J Waluga. Deux autres ont été blessés. C’est Vorel et Vamereus.

Jeudi 12/10/1944

Alerte encore ce matin et après-midi. Nous passons la moitié du temps dans les abris. C’est aussi bien que de travailler à l’usine. Mais nous allons travailler tous les dimanches jusqu’à 6 heures. L’enterrement à lieu à 4 heures.

Vendredi 13/10/1944

Encore 2 alertes aujourd’hui. Décidément, les américains nous ont certainement repéré.

Samedi 14/10/1944

Alerte encore qui dure 4 heures. Enterrement de notre camarade cet après-midi. J’ai reçu une lettre de maman qui est datée du mois d’aout. Demain, nous allons à la messe célébrée en l’honneur des morts.

Dimanche 15/10/1944

Nous avons été à la messe et l’après-midi nous avons été à Baden où nous avons été voir les blessés transportés à l’hôpital. Il n’y a pas eu d’alerte aujourd’hui.

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Semaine 3 : un contingent part travailler en Hongrie

Lundi 16/10/1944

Ce matin, alerte et la paye : 88 marks pour moi alors que les autres ont touché 100 marks pour la plupart. L’hommage porte malheur. Il est toujours impossible de trouver du pain.

Mardi 17/10/1944

Encore alerte ce matin. Celle-ci a duré 3 heures ½. Les gars du camp partent en Hongrie faire des fortifications pour 4 semaines parait il mais il ne faut plus compter les revoir avant la quille.

Mercredi 18/10/1944

Pas d’alerte aujourd’hui….Nous avons travaillé jusqu’à 6 heures quand même et nous travaillons dimanche.

Jeudi 19/10/1944

Il n’y a pas eu d’alerte aujourd’hui mais nous récupérerons le temps perdu en travaillant jusqu’à 6 heures tous les jours de la semaine.

Vendredi 20/10/1944

Salle Kromerg une troupe vient offrir un spectacle aux étrangers mais toute l’équipe JB n’y vas pas pour la mort de notre camarade Waluga et nous travaillons à la décoration de la chambre jusqu’à 2 heures du matin car une alerte a sonné vers 8 heures et nous a sérieusement retardé.

Samedi 21/10/1944

Contrairement à ce que nous croyions, nous ne travaillons pas demain et nous sommes même restés à travailler jusqu’à 2 heures malgré une alerte qui a duré 1heure ½. Notre décoration est terminée et nous sommes certainement assez bien classé. Il y a eu une inspection par le chef Fosse de toutes les chambres. J’ai été chez le coiffeur avec Lucien Suchet.

Dimanche 22/10/1944

Matin : nous avons été sur la tombe de notre camarade Waluga comme tous les dimanches puis, nous avons été travaillé au restaurant… Le soir 2 camarades sont partis à Baden chercher des gâteaux et nous allons faire une soirée d’équipe. Aujourd’hui Henriette à 24 ans mais je ne suis pas là pour lui souhaiter son anniversaire.

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Semaine 4 : dégradation des conditions de vie

Lundi 23/10/1944

Alarme de 12h00 à 12h30. Il parait qu’ils ont bombardé le Tyrol. Ai touché la carte de soupe supplément.

Mardi 24/10/1944

Pas d’alerte qujourd’hui par extraordinaire. On parle sérieusement du départ en Hongrie. On ne trouve pas du tout de tickets de pain à moins de les payer 15 marks le kilo et encore, ce n’est pas facile.

Mercredi 25/10/1944

Aujourd’hui, 4 gars du camp sont partis pour la Hongrie faire des fortifications. Le chef Fosse et le chef d’équipe sont partis à Viener Neustadt essayer de voir le chef de camp Song. Ils n’ont malheureusement pas pu y parvenir. Ce soir, ils ont commencé à préparer la veillée de oël.

Jeudi 26/10/1944

Toujours pas d’alerte. Le temps est vilain. Il pleut sans arrêt depuis bientôt 8 jours.

Vendredi 27/10/1944

Le sol du camp et de l’usine est transformé en marécage boueux et ce matin, à 6 heures quand il fait noir nous marchons dans l’eau presque jusqu’à la cheville car d’immenses flaques d’eau recouvrent presque la totalité du sol. L’hiver n’a pas l’air d’être gai dans ce pays ! Espérons que nous ne le passerons pas tout ici.

Samedi 28/10/1944

Depuis bientôt 8 jours, nous voyons sur la Viener Strasse (avenue de Vienne) défiler des hongrois avec tout leur matériel (carioles, etc..). La plupart ont l’air bien malheureux. Certains pleurent même et nous sentons que les russes ne sont pas loin. Qu’adviendra t-il de nous lorsqu’ils seront là ? Nul ne le sait et nous attendons avec patience la venue de jours meilleurs. Ce soir inspection des uniformes et réunion des cadets volontaires pour la veillée

Dimanche 29/10/1944

Aujourd’hui plusieurs camarades ont été arranger la tombe de notre camarade mort pour la France. Puis, après avoir salué sa tombe nous avons été mangé au restaurant et ce soir, nous allons nous faire une cure de pomme de terre achetées à un camarade qui travaille à la cantine. Nous avons eu au moins 2 grosses assiettes chacun. Félix est parti au Cocheck avec des anciens.

Lundi 30/10/1944

Nous avons touché la carte supplément de soupe. Et, j’avais l’intention d’aller à Baden pour chercher des biscuits avec Girardon. Mais nous avons manqué le train et nous y retournons demain.

Mardi 31/10/1944

Aujourd’hui nous avons touché 60 marks pour les … Le temps a l’air de se découvrir.

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Souvenirs du fils :

rEveil cafeToujours très inventif, mon père à mis au point le système suivant afin d'avoir un café chaud au réveil. A l'aide du réveil (un modèle mécanique de l'époque dont la particularité était de posséder à l'arrière un axe qui tournait avec la sonnerie). Mon père a mis au point un système de ficelle reliée à cet axe d'un coté et à la bouilloire de l'autre. Ainsi, lorsque le réveil sonnait, la ficelle s'enroulait sur l'axe et tirait sur la chaudière la bouilloire à café. Ainsi, la chambrée disposait de café chaud au lever !