guerre13 pt

L'EXODE

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Samedi 31/03/1945 : l'avant dernier jour au camp SET

 

5 heures :

Nous nous levons comme d’habitude pour aller travailler. , Tout est calme à part quelques avions allemands.

6 heures :

Nous commençons à travailler, comme d’habitude sans entrain.

7 heures :

Des troupes allemandes continuent à défiler sur la route.

8 heures :

Des avions russes à double fuselage survolent la région sans aucun signal d’alerte. Nous ne travaillons plus du tout.

9 heures :

Nous attendons toujours que l’on nous renvoie à la baraque mais personne n’y songe.

10 heures :

Ressber nous invite à reprendre le travail immédiatement. L’alerte est finie.

11 heures :

On nous annonce que le travail est fini. Nous regagnons nos baraques. Mais l’alerte sonne aussitôt. De plus, le werkscheudz nous dit de préparer nos affaires en vue d’un prochain départ.

12 heures :

Nous n’allons pas aux abris et nous préparons nos affaires hâtivement.

13 heures :

La fin de l’alerte sonne mais il y a contrordre et nous n’évacueront pas avant au moins demain matin.

14 heures :

La troupe continue à défiler sur la « strasse ».

15 heures :

Toutes nos affaires sont prêtes. Des avions de chasse allemands survolent toujours la région à basse altitude.

16 heures :

Le lagerfurer nous prévient de prendre les cartes de cantine pour la semaine prochaine comme de coutume.

17 heures :

La cantine a distribué une livre de pain et un repas froid.

18 heures :

Des pièces d’artillerie allemandes s’en vont en direction du font mais elles ne vont pas plus loin que le haut d’ Engessfeld où elles se séparent.

19 heures :

Il parait que toute la vallée est encombrée d’une façon formidable. Il y a 300 chevaux hongrois sur la place de Berndorf.

20 heures :

La sirène d’alarme retentit. De plus, on a entendu plusieurs détonations de pièces d’artillerie récemment installées.

21 heures :

Fin de l’alerte. Tout est calme et nous nous préparons à nous coucher par terre comme de coutume.

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Dimanche 01 /04/1945 : le dernier jour au camp SET.

 

0 heures :

Les chenillettes allemandes roulent sans arrêt sur la route. Tout à coup un avion russe est signalé et mitraille aussitôt non loin d’ici.

1 heures :

Les sirènes d’alarme retentissent. Nous nous habillons rapidement. ¼ d’heure après fin de l’alarme. Pas moyen de dormir car il y a une véritable invasion de punaises. 2 heures : 2 puissantes détonations nous réveillent en sursaut. Toute la baraque a tremblé. A part cela, rien de grave.

7 heures :

2 puissantes détonations nous réveillent en sursaut. Toute la baraque a tremblé. A part cela, rien de grave. les sirènes d’alarme retentissent. Nous nous habillons rapidement. ¼ d’heure après fin de l’alarme. Pas moyen de dormir car il y a une véritable invasion de punaises.histo avril45

8 heures :

Nous nous rendons, sans doute pour la dernière fois sur la tombe de notre camarade Waluga. Sur la route, la troupe continue à passer. Nous entendons quelques tirs d’artillerie assez lointains.

8 heures :

Sur la route les troupes hongroises stationnent. Les pauvres soldats dorment couchés n’importe où. Des tanks allemands passent également. Des soldats allemands SS et autres doublent, l’air accablé et fatigué. Tout ceci rappelle la triste retraite de 1940 en France.

9 heures :

Sur la route les troupes hongroises stationnent. Les pauvres soldats dorment couchés n’importe où. Des tanks allemands passent également. Des soldats allemands SS et autres doublent, l’air accablé et fatigué. Tout ceci rappelle la triste retraite de 1940 en France.

10 heures :

Nous rencontrons par hasard un soldat hongrois qui habitait le nord de la France avant la guerre, parlant parfaitement le français. Il nous apprend la distance à laquelle les russes se trouvent. Il l’évalue à environ 8 km. Il nous dit également que les russes tentent une manœuvre d’encerclement qui aurait presque réussi. De plus, nous apprenons que la direction du lagerdens a posé 3 conditions à ses ouvriers : 1) Etre évacué et les vivres leur seront donnés en cours de route. 2) Rester au Lager gardé par les SS. Vivres garantis également. 3) Partir dans la montagne avec 3 jours de vivres. Presque la totalité des français optent pour la troisième solution. Est-ce que les mêmes conditions s’étendrons jusqu’à notre Lager ? Mystère !

11 heures :

La sirène sonne suivie bientôt par le signal « fligralarm » et nous regagnons les abris. Des avions américains survolent la région.

12 heures :

Nous sortons de l’abri bien que l’alerte ne soit pas finie. Tout parait calme.

13 heures :

Les avions bombardent dans la direction d’Alenmark, c’est dire du resserrement de la vallée.

14 heures :

Les hongrois qui défilaient sur la route se sont arrêtés pendant l’alerte. Quelques-uns vendent du pain.

15 heures :

De puissantes explosions retentissent dans la direction de Blumau. Ce sont les poudrières qui sautent.

16 heures :

L’alerte se continue. Toujours les explosions aussi. De temps à autre, quelques formations américaines passent en direction de Vienne. Deux chantiers de la jeunesse de Viener Deustradt nous apprennent que la ville est sous le feu de l’artillerie russe.

17 heures :

Les troupes continuent à circuler dans un désordre formidable. Des ordres et contrordres se succèdent à une cadence accélérée. L’alerte s’est terminée à 16h30.

18 heures :

Les polonais ont acheté et tué un veau et ils commençaient à le vendre lorsque « Fuld », au courant de l’affaire, est venu saisir la viande et passer à tabac l’audacieux vendeur.

19 heures :

De puissantes explosions se font toujours entendre. Quelques-unes font même trembler la baraque. On parle beaucoup d’évacuation immédiate.

20 heures :

La plupart des équipiers se couche immédiatement. Nous prenons quelques heures de repos réparateurs.

22 heures :

Tout le monde est debout. Nous allons à la cantine chercher une livre de pain, un morceau de fromage et de saucisson pour un délai illimité.

23 heures :

L’ordre de départ est donné. Nous détruisons le panneau du Marschal et nous marchons dans la nuit conduit par un « werkschulldz ». Les tanks allemands continuent à circuler sur la route ainsi que les hongrois. C’est une pagaille formidable. Nous allons d’abord au camp de Guslhoff où nous attendons les ordres.

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Lundi 02 /04/1945 : c'est le départ !

 

0 heures :

Le chef Josse a été prendre les ordres à l’usine pour savoir où nous devions aller. Il lui est répondu débrouillez-vous ! et nous partons en direction de Samfert.

1 heures :

Nous marchons toujours. La route est dure car nous allons maintenant en pleine nuit. Tout est calme à part quelques explosions de temps à autre.

2 heures :

Nous marchons maintenant en direction de Berndorf. Le temps est superbe. Le clair de lune éclaire la route. La vallée… nous trouvons un coin pour dormir et nous nous étendons et sommeillons aussitôt.

7 heures :

Nous nous levons frigorifié et grelottants. Les matins sont encore frais. Pourtant, le soleil commence à taper. Nous déjeunons mais chichement, hélas. Et, on se remet en route. 8 heures : nous arrivons dans la Vallée de bKleinvert, un charmant petit village de 10 ou 15 maisons. Malheureusement un poste de DCA est là. Tout à coup, une grande flamme jaillit et une explosion formidable ébranle la vallée. Les wolschlurm viennent de faire sauter la batterie. Puis, ce sont les projecteurs qui se fracassent sous les coups de marteaux. Les russes ne sont pas loin.

9 heures :

Des OJF de ENS nous apprennent que les russes sont à Trenzzesfeld à environ 7 km d’En…feld. Ses coups de canons et explosions se succèdent maintenant sans interruption. De plus, nous entendons les avions anglo-américains au-dessus de nous.

10 heures :

Une sirène de commencement d’alarme au lointain. Presque aussitôt, des avions passent en grande quantité et des bruits de bombe se font entendre en direction de Polten.

11 heures :

La canonnade a cessé, mais les avions passent toujours. Presque la totalité du détachement dort.

12 heures :

Plusieurs camarades sont partis chercher de l’eau dans le village de Kleinvert.

13 heures :

Les bombardiers survolent toujours la région et bombardent presque sans arrêt. Quelques tirs d’artillerie se font entendre.

14 heures :

Un soldat allemand marche dans notre direction. Il a l’air fatigué. Le chef Josse se portant à sa rencontre apprend que les russes ne sont plus qu’à 5 km. Ils commencent à attaquer dans les bois.

15 heures :

La chasse russe survole à basse altitude. On sent que le front se rapproche.

16 heures :

Le temps s’écoule monotone et calme coupé seulement par quelques coups de canon.

17 heures :

Les coups redoublent. On entend même la mitraille de temps en temps.

18 heures :

Trois camarades sont descendus au village chercher de l’eau. Nous organisons une garde pour la nuit allant de 8heures à 0h00.

19 heures :

Nos camarades rentrent du village chargés de bonnes nouvelles : d’abord, les russes ne sont pas loin et ne rencontrent presque aucune résistance ; de plus, les paysans offrent de nous héberger cette nuit.

20 heures :

Les bagages sur le dos, nous montons en direction du village. 13 d’entre nous logent dans la première ferme. Les autres vont chercher asile ailleurs. Avant de nous conduire à la grange qui nous servira de chambre, la bonne hôtesse nous distribue un demi quart de thé arrosé de gnaule. Presque la totalité des gars ont épuisé leur ration.

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Mardi 03 /04/1945 : arrivée dans la montagne.

 

6 heures :

Nous nous réveillons frais et dispo. Nous faisons nos préparatifs de départ.

7 heures :

L’hôtesse nous apporte un morceau de pain avec un peu de lait. Et nous gagnons la montagne pour passer la journée.

8 heures :

Violente activité aérienne des avions de chasse russes qui mitraillent les lignes allemandes. La DCA tire presque sans arrêt

9 heures :

Le front se calme. . Notre principale préoccupation est de dormir. La faim commence à se faire sérieusement sentir.

10 heures :

5 camarades descendent au village pour essayer d’obtenir des pommes de terre pour le détachement. Le chef Josse part en reconnaissance pour voir les équipes Charcot qui doivent être dans les alentours.

11 heures :

Les camarades reviennent avec 2 pommes de terre pour chacun. Nous nous jetons dessus. D’autres cuisent, tant mieux.

12 heures :

La canonnade a presque cessé relativement. Un civil, ancien du lager « Dtm Cach » vient vers nous. Il …

13 heures :

Nouvelle distribution de pommes de terre. Plusieurs camarades font cuire des haricots qu’il leur reste. Tout à coup, une dizaine d’obus passent au-dessus de nous. Nous ne les voyons pas mais nous les entendons siffler. Nous ne savons pas si ces obus sont russes ou allemands.

14 heures :

La journée se continue. Nous entendons les obus au-dessus de nous. Nous sentons très bien le départ et l’arrivée des obus.

15 heures :

Le chef Josse revient, il a vu la majorité des équipes qui se débrouillent le mieux possible. Le chef prend la décision de mettre tout le ravitaillement en commun.

16 heures :

Nous continuons à dormir paisiblement. Le canon tonne de temps à autre. Le temps est couvert depuis ce matin et devient menaçant. Des gouttes commencent à tomber.

17 heures :

Nous descendons de la montagne à toute vitesse car il parait que la fabrique de conserve de Berndorf distribue la marchandise avant de faire sauter l’usine.

18 heures :

Une grande escadrille de bombardiers russes survole la vallée. Tout à coup, on voit distinctement les bombes tomber de chaque appareil. Les maisons tremblent, mais enfin, ce n’est pas sur nous ! Malgré cela nous partons quand même à Berndorf pour avoir des conserves. Arrivé à mi-chemin, nous rencontrons la population d’un petit village qui est en sang. N’y allez pas, nous dit-on : il y a des bombes. Deux braves femmes nous donnent 2 kg de viande. Et nous revenons déçus.

19 heures :

Nous mangeons hâtivement quelques pommes de terre et haricots que la fermière nous a donnés. Les russes… souffert.

20 heures :

Nous nous couchons de bonne heure car demain 2 gars partent à Hirtenberg voir ce qui se passe là-bas. D’autre part, 7 gars retournent à Berndorf voir s’il reste des conserves. Je fais partie de ce dernier détachement.

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Mercredi 04 /04/1945 : à la recherche de nourriture.

 

5 heures :

nous nous levons sans bruit et nous partons pour Berndorf. Quelques camions passent sur la route. Nous arrivons à la fabrique sans être embêté mais là-bas, les ennuis commencent.

6 heures :

nous pénétrons dans la fabrique en partie démolie par le bombardement. Nous cherchons du ravitaillement dans les grandes salles de l’usine mais, tout d’abord, nous ne trouvons rien que des boites vides.

7 heures :

nous voyons, enfin des soldats qui chargent des saucissons dans un camion. Nous essayons d’en avoir un peu et réussissons à en obtenir une quarantaine que Paul enveloppe dans une couverture et se dirige vers la sortie. La SS nous arrête, sauf Paul, heureusement. Ils nous conduisent dans les sous-sols de la fabrique pour nous faire charger des camions de conserves. Profitant de l’obscurité presque complète, nous ne faisons presque rien et mangeons le plus possible. Mais nous ne pouvons pas sortir. Enfin le camion schleu s’en va et nous en profitons pour sortir de la cave avec des boites. Mais des officiers nous arrêtent et nous font encore travailler.

8 heures :

Après une heure et demie d’attente, nous profitons d’un moment d’inattention pour nous éloigner avec la marchandise. Plusieurs camarades sont partis sans boite de conserve. La route est dure avec 15 kg dans le dos mais on arrive tout de même. Le canon de Berndorf commence à tonner. Notons que sur 11 gars qui sont allés là-bas, 4 équipiers ont ramené 51 bâtes de 1kg de k… 10 boites de 1kg…40 saucissons…17 boites de 1kg…46 boites de petites…

9 heures :

nous arrivons à Kleinvert fatigués mais tous contents de notre expédition. Avec cela, nous avons à manger jusqu’à dimanche …

10 heures :

nous allons faire cuire des haricots dans une carrière. Le temps est beau mais il y a du vent assez froid.

11 heures :

le feu est vite prêt et la gamelle chauffe agréablement. En même temps, une bonne odeur règne autour de nous.

12 heures :

le canon recommence à tonner. Nous mangeons de bon appétit les haricots bien gras avec des saucisses écrasées. 2 quarts par personne plus 1 quart de… pour ceux qui sont de corvée ce matin.

13 heures :

3 gars de l’équipe Kellermann reviennent de la fabrique … avec une vingtaine de kilos de…

14 heures :

5 gars de Jean Bart décident de retourner à la fabrique. Nous voilà parti tandis que le chef Josse retourne voir les autres équipes.

15 heures :

Arrivé à la fabrique, des français nous disent que les russes sont arrivés à Berndorf. En effet, le canon tire et les obus sifflent. Nous y allons tout de même. Mais à peine avions-nous pénétré à l’intérieur de la conserverie que les soldats SS nous font poser nos sacs et nos valises et nous obligent à les aider à remplir leurs camions avec des quartiers de viande de 70kg. Paul bénéficie de l’honneur d’en porter un tout seul sur son blouson d’uniforme. Enfin libéré de ce travail, nous allons nous servir à l’abattoir. Trois quartiers de viande de porc font bien notre affaire. Nous montons au … où il y a des… et de la farine de pomme de terre. Nous remplissons nos sacs. Geoffrey en porte un d’au moins 35kg pendant 1km 500…. Est un des plus imposant et se monte …2.5kg de farine de pomme de terre, des boites de 1kg et 10kg de boites de viande. Le retour s’effectue sans incident. Nous avons les jambes coupées.

16 heures :

Sur la route nous rencontrons 3 gars de Jean Bart qui partent, à leur tour pour la fabrique.

17 heures :

Les gars partis pour Hardenberg ne sont pas encore rentrés. Nous commençons à nous inquiéter sérieusement. Nous donnons quelques boites de conserve à la fermière qui nous donne en retour un peu de pain.

18 heures :

Nous allons dans la carrière cuire 24 biftecks pour le repas de ce soir avec du lard et du jambon apporté cet après-midi.

19 heures :

Le soir tombe rapidement. Nous n’avons rien de mieux à faire que nous coucher. 2 soldats en civil viennent à coté de nous.

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Jeudi 05 /04/1945 : installation du campement.

 

5 heures :

Dès notre réveil nous entendons les SS qui occupent Kleinfert avec quelques automitrailleuses. Nous sommes obligés de déguerpir au plus tôt. Les bagages sont prêts. En route. Mais les bagages sont plus lourds qu’à l’arrivée. 150 kg de ravitaillement en plus ! Sur 23, à peine 10 s’en chargent. J’hérite moi-même d’une valise pleine de haricots. Nous laissons environ…kg de soja et de fécule de pomme de terre.

6 heures :

La route est longue et nos bagages de gros sacs. La route est longue ainsi chargés de gros sacs. Nous voyons des camarades de l’équipe qui viennent nous aider. Il était temps car à Kleinfert les russes attaquent à travers bois à la mitrailleuse.

7 heures :

Nous voilà partis pour ½ heure de marche en montagne avec les bagages. Arrivé à une carrière, 4 gars de Jean Bart décident de retourner à Kleinfert pour ramener le reste de la nourriture et nous reprenons la route déjà parcourue avec tant de peine. Des allemands plein d’intelligence nous tirent dessus avec des fusils à blanc.

8 heures :

Nous arrivons enfin à Kleinfert où nous pénétrons dans la ferme qui nous a servi de refuge. Nous nous attachons des sacs de ravitaillement sur le dos et, en avant. Des soldats nous regardent sans rien dire.

9 heures :

La route est longue chargés de gros sacs. Enfin, nous voyons des camarades de l’équipe qui viennent nous aider.

10 heures :

Nous arrivons à notre nouveau campement qui est situé en plein bois. Nous partageons les vivres avec l’équipe Kellermann avec laquelle nous allons maintenant nous séparer. Partage triste car tous iront avec l’équipe Jean Bart.

11 heures :

Pendant que Félix et B… s’occupent de la cuisine nous préparons un endroit pour construire une cabane. D’autres vont chercher de l’eau.

12 heures :

Le travail ne va pas vite mais la faim se fait sentir et nous mangeons un bon steak saignant sans pain, comme des sauvages.

13 heures :

Nous continuons la baraque que nous voulons faire en rondins. Quel travail ! Plus de 100 rondins à couper. Heureusement, nous avons une hache.

14 heures :

Le travail continu, pénible. Les uns abattent les troncs, les autres coupent les branches pour recouvrir le toit. D’autres préparent le repas pour ce soir.

15 heures :

Les canons tonnent toujours, sans arrêt. Le temps est variable.

17 heures :

La baraque ne sera pas finie cette nuit. Tant pis ! Nous mangeons du soja avec de la viande. La nuit tombe rapidement car le temps est couvert.

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Vendredi 06 /04/1945 : construction de la baraque.

 

8 heures :

Nous nous levons pour manger une bonne fécule de pomme de terre car les cuisiniers se sont levés de bonne heure pour la faire.

9 heures :

Tout le monde se met au travail. Les uns pour finir la baraque, les autres pour aller chercher de l’eau à environ 1 heure du campement.

10 heures :

Le temps n’est pas très beau. Nous décidons de finir la baraque au plus tôt. Tous aux branchages. Ce ne sera pas joli mais tant pis !

11 heures :

La position des russes n’a toujours pas changé. Il y a une bataille acharnée sur la ville de Berndorf.

12 heures :

Nous mangeons de bon appétit un repas composé exclusivement de viande sans pain.

13 heures :

Le travail reprend. La baraque est presque finie mais elle ne nous abritera pas contre les intempéries.

14 heures :

Les coups de canon se succèdent sans interruption.

15 heures :

Le travail est complètement terminé. Nous nous reposons au coin du feu où cuit une bonne marmite de soja avec des saucisses.

16 heures :

Le temps est maintenant complètement couvert et les gouttes d’eau commencent à tomber.

17 heures :

Nous mangeons de bon appétit. Le temps est de plus en plus menaçant.

18 heures :

Tout à coup une quinzaine d’appareils russes, bombardiers légers, surgissent au-dessus de nous pour bombarder une pièce d’artillerie allemande. Les bombes éclatent pas très loin de nous.

19 heures :

Nous arrivons à la baraque pour nous coucher. Il pleut dedans presque autant dedans que dehors. Nous nous étendons tant bien que mal roulés dans nos couvertures sur lesquelles l’eau tombe goutte à goutte.

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Samedi 07/04/1945 : séparation des équipes.

 

7 heures :

Nous passons une nuit terrible. Au matin, une fine averse éclate plus violente encore que le soir. Les couvertures sont entièrement trempées. Nous grelotons de tous nos membres. De plus, il ne faut plus faire de feux car le front est maintenant trop près aux dire du chef J. Josse.

8 heures :

Tout grelottant, nous mangeons 2 boites de conserve. Pas moyen de faire sécher toutes nos affaires que nous avons sur le corps tout mouillé.

9 heures :

Toutes les équipes décident de partir de ce coin. Le chef Josse est complètement désorienté. Nous entendons le bruit de chars lourds.

10 heures :

3 gars de l’équipe Mermoz décident de se diriger du côté du front italien. Le chef de camp les laisse partir et nous leurs souhaitons bonne chance.

11 heures :

Nous attendons 3 éclaireurs qui sont partis pour Gullemberg voir la progression des russes.

12 heures :

Les 3 éclaireurs sont revenus. Les russes n’ont pas bougé ou presque. Gullemberg est toujours aux mains des allemands.

13 heures :

Nous décidons de partir en direction de Wienner. Il y a 30 km à faire. Mais, au moins, on se réchauffera en marchant. Nous faisons une bonne fécule avant de partir.

14 heures :

La marche commence, lente et pénible. Que de km n’aurons-nous pas fait avec nos bagages, à travers bois ? Le ciel a l’air de se dégager un peu.

15 heures :

Nous rencontrons un prisonnier qui nous dit qu’il est impossible d’aller à Wiener car il y aurait 2 ponts à traverser. Nous sommes complètement dégonflés et avec 6 gars de Jean Bart, nous abandonnons la colonne et retournons sur nos pas.

16 heures :

Nous décidons, nous 6, d’aller dormir à l’équipe Damas qui campe un peu plus bas que nous. Nous nous trainons jusque là-bas car nous sommes très fatigués.

17 heures :

Nous arrivons enfin au camp Damas. Nous sommes accueillis par nos camarades. Nous nous faisons cuire une bonne fécule avec des boites de conserve.

18 heures :

Le bois est encore humide de la pluie de ce matin. Le feu ne prend pas vite. Mais, nous nous débrouillons tant bien que mal.

19 heures :

Demain, au petit jour, nous allons partir à nous 6 essayer de franchie les lignes de front pour aller à Hirtenberg retrouver le lager.

20 heures :

Nous nous couchons sous la hutte de sapin construit par l’équipe. Nous sommes bien couchés mais nos couvertures sont encore mouillées.

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Dimanche 08 /04/1945 : intervention des SS.

 

7 heures :

Nous avons passé une bonne nuit sans avoir trop froid. Nous nous levons frais et dispos. Allumer le feu, faire cuire des pommes de terre, échanger avec les camarades, c’est pour nous l’affaire d’une heure.

8 heures :

Nous allons nous laver à une petite source au-dessus du camp. Voilà 5 jours que cela n’était pas arrivé.

9 heures :

Un SS vient dans les parages et contraint toute l’équipe à monter plus haut dans la montagne car les russes ont pris Berndorf et la bataille va se dérouler jusqu’ici.

10 heures :

Nous partons, bien décidés à passer de l’autre côté. Arrivé en bas de la colline des avions passant à basse altitude attirent notre attention. Au même instant, nous entendons un sifflement et les bombes tombent à environ 1000m de nous.

11 heures :

Partout où nous voulons passer, des soldats allemands nous barrent le passage. Mais, nous en rencontrons un qui parle assez bien le français. Les russes ne sont pas loin nous dit-il et nous allons nous replier ; d’ici ½ heure ils seront ici. Le mieux à faire pour vous est de vous planquer pour cette nuit.

12 heures :

Voyant nos efforts inutiles et suivant les conseils du soldat, nous rejoignons notre camp pour y passer la nuit.

13 heures :

Le temps est largement découvert et le soleil luit. Nous gravissons toujours les interminables collines de pins avec nos bagages sur le dos. 14 heures :

14 heures :

Nous apprenons que des soldats sont venus chercher des camarades de l’équipe Damas pour les replier. Ils avaient rendez-vous avec tous leurs bagages devant un camion allemand.

15 heures :

Nous ouvrons 2 boites de conserve.et les mangeons avec bon appétit. Nous sommes presque arrivés et faisons sécher nos couvertures au soleil tout en faisant un bon petit somme.

16 heures :

La cabane que nous avons construite étant occupée par des civils français, nous prenons possession de celle de Kellermann.

17 heures :

Nous allons chercher le nouveau campement de l’équipe Damas et nous le trouvons assez rapidement. Il reste des pommes de terre dans une gamelle et de la fécule. Enfin, tout ce qu’ils n’ont pas pu emporter. Nous allons tout de même à notre camp mais, sur le chemin du retour, une … vient nous parler dans un arbre du chemin.

18 heures :

Arrivés au campement, des soldats nous attendent et nous enjoignent de les suivre pour porter des munitions disent-ils.

19 heures :

Nous marchons pendant 1 heure. Nous arrivons dans le petit village de Mouslau où l’on nous fait attendre sous une tonnelle. Nous sommes une dizaine : des français et quelques italiens.

20 heures :

On nous donne une caisse à porter à 2 hommes et on nous distribue du cassoulet qui est très bon.

21 heures :

Nous sommes sous les ordres de 2 soldats SS qui nous conduisent dans une ferme pour dormir et nous ne partirons que demain matin. Sur notre demande, ils nous donnent à chacun un petit morceau de pain. Nous ne sommes que 4 français et 2 italiens : Guy, Félix, Paul et moi.

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Lundi 09 /04/1945 : transport de caisses de munitions.

 

6 heures :

Les caisses sont lourdes et nous ne marchons que lentement.

7 heures :

Nous quittons la route et nous nous engageons dans les bois. La fatigue se fait vite sentir. Le temps est magnifique.

8 heures :

Nous passons à proximité de notre camp mais il faut aller bien plus loin nous dit le soldat. Nous sommes déjà fatigués.

9 heures :

Nous descendons puis remontons et redescendons encore. Nous arrivons au pied d’une grosse montagne. C’est là-haut nous dit-on. Et la montée reprend monotone, nous arrivons à peine à mettre un pied devant l’autre et lorsque les soldats font une halte, nous tombons littéralement sur le sol comme des bêtes.

10 heures :

Nous voici enfin en haut. Encore 800m à faire en terrain plat et nous arrivons en vue d’une petite baraque qui sert de caserne à une trentaine de soldats. Nous déposons les munitions et l’officier désigne une quinzaine de soldats et nous disent de descendre avec eux chercher d’autres munitions. Nous n’avons même pas le courage de refuser. Nous nous trainons derrière eux. Voyant notre état de fatigue, un soldat nous propose de nous sauver dans les bois. Nous ne nous le faisons pas répéter 2 fois !

11 heures :

Nous reprenons le chemin de notre campement en faisant de nombreuses haltes. Nous ne sentons plus nos jambes. Un groupe de soldats nous rencontre et nous demande la direction de Berndorf mais nous laisse heureusement aller.

12 heures :

Nous reprenons le chemin de notre campement en faisant de nombreuses haltes. Nous ne sentons plus nos jambes. Un groupe de soldats nous rencontre et nous demande la direction de Berndorf mais nous laisse heureusement aller.

13 heures :

Nous apprenons par un civil arrivant du camp du chef Josse que ceux-ci campaient dans la montagne neigeuse sans abri. Leurs provisions s’épuisent. Que vont-ils devenir ?

14 heures :

Il parait que l’équipe tour d’Auvergne s’est faite ramassée par les soldats pour les munitions.

15 heures :

Les canons se font entendre de plus en plus près. On s’attend même, à certains moments…Il y a une grande activité aérienne. Souvent on entend, tout à coup, un avion mitrailler.

17 heures :

Nous avons bien dormi malgré le canon qui gronde sans arrêt. Mais, il faut penser au repas du soir. Repas qui va se composer de fécule.

18 heures :

Le feu est bien allumé et une gamelle de fécule chante agréablement. Il y en aura pour demain matin.

19 heures :

Nous mangeons et nous nous couchons rapidement car les SS pourraient revenir nous chercher.

20 heures :

La bataille fait rage maintenant. Jamais les obus n’ont éclaté près de nous. La mitrailleuse et la mitraillette tirent sans arrêt. Il doit y avoir une violente attaque russe.

L'EXODE

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Mardi 10 /04/1945 : la bataille fait rage.

 

8 heures :

Nous nous levons, un bon soleil luit radieusement. La bataille a duré toute la nuit. Et, encore ce matin, les obus se succèdent assez rapidement.

9 heures :

Nous commençons à peler des pommes de terre pour le repas de midi. Pendant que la bataille reprend, plus violente encore que hier.

10 heures :

La corvée finie, nous montons sur un rocher pour dominer la bataille. Une épaisse fumée sort du bois voisin. La mitrailleuse continue à cracher sans arrêt. L’aviation survole sans arrêt les lieux du combat. L’artillerie tire également et on entend même l’éclatement des grenades. Quelquefois, de grands cris humains sortent du bois.

11 heures :

Nous regardons toujours le front qui semble se calmer un peu. Les pommes de terre cuisent. Nous avons trouvé un éclat d’obus à 5 m de notre baraque.

12 heures :

3 français quittent les lieux car il y a trop à manger –disent-ils- et ils laissent 8 boites de conserve que nous ramassons précieusement. Notre réserve est assez importante maintenant.

13 heures :

A la soupe ! Nous mangeons chacun 7 quarts de pomme de terre avec de la viande de conserve. Et après cela, nous nous trainons au soleil pour dormir.

14 heures :

La bataille semble se calmer un peu. L’aviation survole toujours la forêt. Duvignac s’en va sans rien dire à personne.

15 heures :

Nous nous reposons, agréable moment au soleil. La bataille reprend, plus violente que jamais. Mais les bombes ont encore du se rapprocher de nous.

18 heures :

Les coups de canons se répondent sans arrêt. La mitraille ne s’arrête pas et de grands hurlements sortent du bois. On croit avoir affaire à une véritable tribu de peaux rouges !

19 heures :

Nous décidons de changer de cabane et d’aller passer la nuit dans une autre située à l’abri de rochers et, dernièrement occupée par des civils allemands. Mais lorsque nous voulons descendre, des SS sont là-bas, de l’autre côté. Nous nous cachons dans les pins car, sans doute, ils viennent chercher des hommes pour porter des munitions.

20 heures :

Les SS sont partis. Vite, nous prenons les couvertures, 2 boites de conserve et nous nous dirigeons vers les rochers. Nous nous couchons. Toujours pas de nouvelle de Duvignac.

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Mercredi 11 /04/1945 : vol des affaires.

 

7 heures :

Nous nous levons dispos car nous avons tous bien dormi et il ne fait pas du tout froid. Duvignac n’est toujours pas là. Nous nous dirigeons vers la montagne où nous avons encore nos affaires quand, stupeur, nous voyons que 4 sacs sur 6 ont été volés. Le montant total est assez élevé : 3 chemises, 1 musette, 1 montre pour Dospital ; 1 paire de chaussure toute neuve, 2 chemises pour moi ; 1 paire de chaussures certainement neuve, 2 chemises et 1 pantalon à la communauté. D’autres affaires ont dû être volées à Duvignac mais nous ne pouvons pas évaluer le montant, ne sachant pas ce qu’il possédait.

8 heures :

Cette découverte nous coupe tout notre courage et nous ne pensons même pas à faire à manger pour ce matin.

9 heures :

Nous rencontrons des civils français revenant d’essayer de passer le front. Leur tentative a été sans succès bien que hier, l’un d’eux a réussi à passer dans la ville de Berndorf. La surveillance allemande s’est resserrée depuis et il est impossible de passer. Voici donc une bonne occasion que nous avons laissée s’échapper !

10 heures :

Nous descendons pour aller voir le lac qui brule à quelques km. La bataille a repris ce matin moins violente tout de même.

11 heures :

Nous faisons cuire le reste de nos pommes de terre, une partie bouillie et le reste en purée car nous voulons essayer de passer cet après-midi. Duvignac a certainement été se mettre entre les mains des russes.

12 heures :

Nous mangeons avec appétit cette purée à volonté. Nous avons vu des civils français tenter de passer aux russes. S’ils ne reviennent pas, nous tenterons de passer également.

13 heures :

Nous préparons nos affaires en vue du départ prochain car, les civils ne reviennent pas.

14 heures :

Nous sommes prêts à nous en aller lorsque nous voyons les civils revenir. Pas moyen de passer nous disent-ils, les SS gardent tous les chemins.

15 heures :

Découragés, nous remontons à notre baraque nous coucher et dormir. Demain, au petit jour, nous essaierons à nouveau.

16 heures :

3 avions russes passent en rase motte au-dessus de nous.

17 heures :

Nous commençons à manger des pommes de terre cuites à l’eau avec de la graisse et du pâté. Nous ne pouvons pas finir et nous en gardons pour demain.

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Jeudi 12 /04/1945 : vol de nourriture par les soldats.

 

8 heures :

Nous nous levons et faisons chauffer les pommes de terre hâtivement.

9 heures :

Nos sacs sont lourds et, en avant ! Nous descendons jusqu’à la source sans incident. Mais, à peine avons-nous dépassé celle-ci qu’un français nous arrête et nous dit que les SS barrent tous les chemins et emmènent ceux qui se font prendre pour transporter des munitions. Nous sommes donc obligés de rebrousser chemin. Notons que sur le chemin du retour, un obus éclate pas loin de nous et nous entendons des branches qui craquent sous le choc.

10 heures :

Nous redescendons à nouveau mais cette fois en direction de Pellau. On arrive en bas du chemin où des allemands nous disent toujours la même chose : les SS sont là !!! Pas moyen de passer. Découragés, nous asseyons au bord du chemin. Des soldats arrivent. Nous voulons partir. Trop tard, ils nous ont vu. Ils sont 2 groupes : les premiers ne disent rien, quant aux seconds, ils fouillent nos bagages et prennent les conserves. Sur 11 boites que nous avions 6 seulement sont tombées entre leurs mains car nous avons réussi à en camoufler quelques-unes.

11 heures :

Les obus éclatent de plus en plus près de nous. Nous sommes maintenant dans le no man’s land de l’artillerie.

12 heures :

Nous remontons péniblement le chemin de notre baraque.

13 heures :

Nous n’avons même pas le courage de faire à manger. Le temps est maintenant couvert et nous nous couchons dans la baraque.

14 heures :

Nous faisons tremper le soja pour demain.

16 heures :

Des français qui restaient encore s’en vont et nous donnent un peu de viande qu’ils n’ont pas pu finir.

17 heures :

Les français sont partis en nous donnant tout ce qui leur restait dans leur baraque : 17 boites de conserve, des pommes de terre, du soja, des seaux, couvertures etc… Nous déménageons tout. La pluie s’est mise à tomber.

18 heures :

L’artillerie s’est mise à tirer dans notre coin et les obus passent en sifflant à coté de notre baraque. Nous, nous allons derrière les rochers. Peu après, Guy ramasse un éclat d’obus de 1 kg à coté de nous.

19 heures :

Nous dinons de 2 boites de singe et 3 d’entre nous vont à l’eau malgré la mitraille qui continue à tomber.

20 heures :

Près de la source, les 3 de corvée ont rencontré des soldats qui leurs ont dit de ne pas renseigner les russes sur leur présence ici !!!

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Vendredi 13 /04/1945 : la bataille se rapproche.

 

8 heures :

La bouillie nous attend car 4 cuisiniers se sont levés de bonne heure.

9 heures :

Les lits sont faits et nous préparons un repas qui sera composé de soja.

10 heures :

L’artillerie s’est un peu calmée et nous lisons tranquillement dans la baraque en attendant des jours meilleurs.

12 heures :

Nous mangeons notre soja mais, ça ne vaut pas la purée. Nous en gardons pour le soir.

13 heures :

Nous descendons chercher de l’eau et nous rencontrons 2 soldats qui chargent des munitions sur des chevaux. Ils nous demandent à boire et où est le chemin qui mène à Guillemberg.

15 heures :

Geoffray est en train de faire une espèce de pain avec de la farine où il a de la paille. Cela sent bien bon tout de même.

16 heures :

Nous mangeons de bon appétit des espèces de matfins tout noir avec du pâté.

18 heures :

Nous lisons tranquillement en attendant la nuit.

19 heures :

L’artillerie commence à tirer de tous les côtés. Nous sommes complètement environnées par la batterie.

20 heures :

Pour la première fois, nous sentons le déplacement de l’air produit par l’éclatement des obus non loin de nous.

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Samedi 14 /04/1945 : une journée au camp.

 

8 heures :

Nous faisons la grasse matinée bien que nous ne soyons que samedi. Les dates ne nous intéressent plus et nous vivons sans avoir la notion du temps.

10 heures :

Après avoir mangé une bonne fécule, nous faisons cuire le reste de soja pour midi.

11 heures :

Nous voyons venir des civils russes qui nous demandent s’il est possible de passer de l’autre côté du mont. A notre réponse négative, ils s’en vont déconcertés.

12 heures :

Nous avons de la peine à manger le soja. La bataille continue, pas très forte depuis ce matin.

13 heures :

Nous épluchons le reste de pomme de terre pour faire une purée ce soir.

15 heures :

Le temps est variable et nous lisons autour de la marmite.

17 heures :

C’est cuit et nous attaquons avec appétit 8 quarts pour chacun et il en reste !!!

18 heures :

Corvée d’eau pour 3 d’entre nous.

19 heures :

L’artillerie recommence à tirer comme d’habitude.

20 heures :

Les camarades sont de retour. Nous remangeons un ¾ de purée avant de se mettre au lit.

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Dimanche 15 /04/1945 : jonction avec les russes.

 

9 heures :

Voilà déjà 2 semaines que nous vivons dans les bois. Combien de temps encore cela va-t-il durer ?

10 heures :

Nous finissons la purée et faisons de la fécule pour midi et ce soir. Depuis ce matin, il y a une grande activité aérienne. Des chasseurs russes survolent presque sans arrêt.

11 heures :

Dospital a été chercher de l’eau et, en même temps pousse une reconnaissance jusqu’au poste allemand.

12 heures :

Repas de fécule. Il n’y a personne et nous allons essayer de passer.

13 heures :

Nous voyons des avions russes mitrailler un observatoire à basse altitude.

14 heures :

Les sacs sur le dos, nous partons jusqu’à la source où nous déposons notre bagage à l’ancien campement Damas pour pousser une reconnaissance plus en avant.

15 heures :

Il n’y a personne aux environs de Guillemberg. Nous allons tenter de passer.

16 heures :

:… [illisible]

18 heures :

L’interprète dit également que si nous sommes des espions, nous serons fusillés demain matin.

19 heures :

Nous attendons toujours l’interrogatoire. La nuit arrive ….[la dernière page est illisible]

 

Ici s'achève le second journal.

Mai 1945

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