CAMP du SET en Autriche

Souvenirs du fils : Mon père souffrait d'une très forte myopie. Dés lors, l'épisode des lunettes cassées à été particulièrement dramatique pour lui car sans lunettes il ne pouvait plus faire grand chose...

histo novembre44

 

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Semaine 1 : lunettes cassées

Mercredi 01/11/1944

Alarme de 12h30 à 2h30. Nous sommes aujourd’hui plusieurs camarades à être sortis à 6 heures. Suis allé à Baden avec Girardon. Jeudi 2 /11/1944

Jeudi 02/11/1944

Aujourd’hui plusieurs officiers allemands sont venus inspecter les chambres de tout le camp. Pas d’alerte. Ai acheté un gâteau 22 marks.

Vendredi 03/11/1944

Alerte de 9h30 à 11h30. Nous sommes sortis tout de même à 5 heures. Girardon m’a demandé d’aller à Baden avec lui, mais je n’ai pas voulu car j’ai lavé mon pantalon d’uniforme.

Samedi 04/11/1944

Je suis sorti exceptionnellement à 2 heures et je suis allé à Baden avec Girardon pour chercher des gâteaux. Nous en avons mangé beaucoup. Nous sommes revenus à 5 heures et il y a eu une panne d’électricité. Répétition de chants pour la veillée. Aujourd’hui, il y a eu la chorale mais aucune alerte.

Dimanche 05/11/1944

Grande cérémonie aux morts. Tous les jeunes vont au cimetière d’Enzesfeld et de Birtenberg pour voir notre camarade Waluga et les autres français morts pour la France. Mais, moi, je ne puis pas y aller car j’ai cassé mes lunettes ce matin. Alerte de 11 heures jusqu’à 2 heures. Nous avons été au « Stam » et nous avons fait cuire de la purée pour ce soir.

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Semaine 2 : toujours les lunettes

Lundi 06/11/1944

J’ai été à l’usine ce matin mais je n’ai pas travaillé car je n’y voit pas. Alerte et grand bombardement de la poudrière de Blomau. Nous entendons les explosions toute la journée et même la nuit. Après l’alerte qui a duré 2 h 30, nous avons été le chef Fosse et moi au docteur voir ce qu’il fallait faire pour mes lunettes. Il a dit que demain, je devais aller chez l’opticien à Baden avec une fiche qu’il m’a remis.

Mardi 07/11/1944

Nous avons été à Baden ce matin avec Paul qui fait 2 m 10. Nous avons acheté des cahiers mais l’oculiste étant fermé et l’hôpital aussi, j’y suis retourné le soir pour voir les camarades blessés par le bombardement.

Mercredi 08/11/1944

Nous sommes retournés à Baden ce matin. Nous avons été à l’oculiste avec Paul. On a attendu assez longtemps. Il m’a donné une fiche pour faire changer les verres. J’ai «été voir le docteur cet après-midi qui va me ressouder les miennes pour que je puisse travailler demain. Je retourne les chercher à 5 heures.

Jeudi 09/11/1944

Je n’ai pas pu aller chercher mes lunettes car le vVerkchutz ne m’a pas laissé passer pour aller au docteur. J’ai été les chercher ce matin mais elles n’ont pas tenu et j’ai été à Vienner voir l’opticien mais celui-ci était fermé. Il m’a fallu revenir de Vesberdof à pied. Il fait très froid. Je recommence le travail demain.

Vendredi 10/11/1944

J’ai été chez le docteur cet après-midi qui m’a bien engueulé car il croit que j’ai fait exprès de les casser. Il m’a cependant donné l’autorisation d’aller à Vienner Neustadt demain. Ce qui fait que je ne travaillerai pas.

Samedi 11/11/1944

’ai pris la garde du drapeau ce matin de 3h30 à 4 heures. Je prenais le train avec Paul pour aller à Vienner Neustadt. Nous avons été à l’oculiste qui a ouvert à 8 heures. J’ai acheté une monture de lunette que j’ai payé 10 marks. Nous sommes revenus par le train de 9 heures. Nous sommes revenus de Deolersdof à pied mais nous avons rencontré dans le train une brave femme autrichienne qui nous a donné 900 grammes de tickets de pain.

Dimanche 12/11/1944

Aujourd’hui nous somme sortis au Hochech. La neige recouvre déjà toute la montagne avec une épaisseur de 50 centimètres. Nous avons passé une très bonne journée.

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Semaine 3 : routine du camp

Lundi 13/11/1944

Nous sommes sortis ce soir à 6 heures. Je me suis fait inscrire au concours de dames.

Mardi 14/11/1944

Ce soir, nous sommes sortis à nouveau à 6 heures. Nous ne pouvons pas faire le nombre de pièces. Nous avons payé 55 pfennings pour le savon.

Mercredi 15/11/1944

Aujourd’hui, jour de paye. J’ai touché114 marks. Ce soir, des français miliciens font une conférence sur le national socialisme. Mais ils ne sont pas venus…

Jeudi 16/11/1944

Nous sommes sortis à 5 heures et nous avons été au restaurant. J’ai acheté un kilo de pain… Ce soir il y avait du gâteau à la cantine.

Vendredi 17/11/1944

Alerte de 11 heures à 12h15 bombardement de Vienner. Le temps est assez couvert. Nous sommes sortis à 6 heures bien que l’électricité soit assez basse. Nous avons touché le savon par l’usine.

Samedi 18/11/1944

Alerte de 12h15 à 2 heures. Nous sommes sortis à 5 heures au lieu de 2. Le soir réunion de camp. Nous avons mis toutes les tables dans le couloir et nous avons chanté des chansons de France tout en buvant de la bière. Voici 4 mois aujourd’hui que nous sommes arrivés au camp.

Dimanche 19/11/1944

Alerte de 11h00 à 2 heures. Nous avons été à la salle Hromag pour un radio-crochet. La séance n’était pas trop mal. A midi, nous sommes allé au restaurant après l’alerte.

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Semaine 4 : préparation de Noël

Lundi 20/11/1944

Alerte de 11 heures à 2 heures. Nous sommes restés jusqu’à 6 heures.

Mardi 21/11/1944

Pas d’alerte ce matin. Il fallait donner le quart de boule (de pain) pour les camarades partis en Hongrie aux fortifications. Je ne l’ai pas donné car je n’avais rien d’autre.

Mercredi 22/11/1944

J’ai commencé à faire les programmes pour la veillée de Noël. Suchet, Bancet et moi, nous allons joué un petit rôle dans le Barbier de Séville. On nous a déjà remis nos rôles respectifs. Première répétition vendredi.

Jeudi 23/11/1944

J’ai remis au chef Fosse 500 grammes de tickets de pain pour remplacer le quart de boule que je n’avais pas donné. Alerte de 19h15 à 8 heures.

Vendredi 24/11/1944

Nous sommes restés jusqu’à 6 heures. Pas d’alerte aujourd’hui. Trois autres camarades sont partis faire des fortifications à coté de Stutgart.

Samedi 25/11/1944

Nous avons été au Stam. J’ai acheté des gâteaux pour 15 marks.

Dimanche 26/11/1944

Répétition du Barbier de Séville dans la matinée. Plusieurs camarades travaillant à… travaillent jusqu’à midi. Nous allons au restaurant matin et soir. L’après-midi il y avait bal à la cantine.

Décembre 1944

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